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HISTORIQUES DES OVNIS AU CANADA
LE PROJET MAGNET DE 1950
Amorcé en 1950, le projet Magnet prévoit, entre autres, l'étude des phénomènes magnétiques. L'ingénieur responsable du projet, Wilbert Smith, travaille comme ingénieur radio principal au ministère des Transports. Le projet se fonde sur les concepts du géomagnétisme et la conviction qu'il serait possible d'utiliser et de manipuler le champ magnétique terrestre pour propulser des véhicules. Smith croit que cette technologie existe déjà et que les mystérieux ovnis aperçus si souvent au Canada l'utilisent. Il pense que la corrélation entre la théorie sur laquelle s'appuie le project et l'information sur les soucoupes dont on dispose est trop étroite pour n'être qu'une simple coïncidence.
LE PROJET SECOND STORY DE 1952
Parallèlement au projet Magnet de Wilbert Smith, au ministère des Transports, des employés d'autres ministères mettent sur pied un comité exclusivement voué à l'étude des témoignages relatifs aux « soucoupes volantes ». Parrainé par le Conseil de recherches pour la défense et baptisé Second Story, ce comité se consacre à collectionner et à cataloguer les données provenant de témoignages de personnes qui rapportent avoir vu des ovnis, et à établir entre elles des corrélations..
Procès-verbal de la première réunion
Procès-verbal de la seconde réunion
Ce comité a préparé un questionnaire et un guide d'instructions destiné aux enquêteurs. Il est important de noter que la méthode utilisée pour établir les rapports tend à vouloir réduire au minimum la part d'interprétation personnelle. Autrement dit, le comité a créé un facteur de pondération qui permet de mesurer la part probable de vérité comprise dans chaque témoignage.
Vous pouvez voir des questionnaires dûment remplis en consultant la base de données, au numéro de référence RG 97, vol. 114, dossier 5010-4.
1954
Le gouvernement cesse de financer le projet Magnet, mais les employés qui croient en ce projet continuent d'y travailler.
1959
Comme à l'accoutumée, il revient à la GRC d'établir les rapports sur les ovnis. Certaines des archives de la GRC conservées à Bibliothèque et Archives Canada remontent à 1959. Chaque rapport comprend la description de l'objet, sa localisation dans le ciel, les déclarations des témoins ainsi que leur nom et occupation, et une évaluation de leur crédibilité. Certaines informations, soumises à la Loi sur la protection des renseignements personnels, ne peuvent être divulguées. Quelques enquêtes comportent des croquis et des dessins réalisés d'après les descriptions données par les témoins.
On envoie les rapports au Conseil national de recherches (CNR) qui les verse aux dossiers portant sur les phénomènes non météoriques. Les chercheurs du CNR concluent souvent que les objets aperçus proviennent de phénomènes naturels, tels les trous d'air, les boules de feu et les météorites, mais l'origine de certains autres demeure mystérieuse.
1959-1960
Les États-Unis et le Canada signent une entente qui prévoit l'instauration d'un système conjoint de rapports sur les ovnis, le Cirvis/Merint. Ce système vise à diffuser assez tôt une mise en garde destinée à la défense de l'Amérique du Nord et à préparer des rapports plus nombreux sur l'intelligence vitale en temps de paix. Des affiches enjoignent les gens de signaler sur-le-champ tout objet, venu des airs ou de l'eau, d'apparence hostile, non identifié ou dont les manœuvres semblent suspectes. En guise d'exemples, elles sont illustrées d'objets tels qu'une soucoupe, des missiles et des sous-marins.
LES ANNÉES 1960
Le ministère de la Défense nationale classe les témoignages en deux catégories :
Première catégorie :
Descriptions rappelant les phénomènes associés aux boules de feu et aux météorites.
Seconde catégorie :
Descriptions non conformes aux phénomènes physiques normalement associés à l'activité des boules de feu ou des météorites.
1961
Le ministère de la Défense nationale reçoit de multiples témoignages signalant des ovnis, et nombre de personnes et d'organismes lui demandent aussi de préciser son rôle dans les enquêtes menées sur ces objets. Une note de service du 18 octobre 1961, adressée au bureau du sous-ministre de la Défense nationale, suggère es réponses aux questions fréquemment posées au Ministère :
Traduction :
Question 1 : Les déclarations d'ovnis demeurées mystérieuses sont-elles soustraites à la presse et au grand public? Réponse : Non. Certains témoignages ne sont pas rapportés à la presse, mais tous peuvent être consultés.
Question 2 : Le ministère de la Défense partage-t-il avec les Américains la crainte que les ovnis deviennent une menace?
Réponse : Le gouvernement canadien se préoccupe de la déclaration de tout objet qui pourrait nuire à la sécurité nationale; c'est aussi sans aucun doute l'attitude adoptée par le gouvernement américain. Toutefois, à ce jour, les enquêtes sur les déclarations d'ovnis, menées par différents ministères fédéraux, ne révèlent rien qui nous amènerait à nous inquiéter du bien-être de notre nation. En effet, tous les objets décrits pourraient être attribués à des phénomènes naturels ou à une erreur d'identification.
Question 3 : Quelle est la position officielle de l'Aviation royale du Canada (ARC) sur cette question? Réponse : L'ARC fait preuve d'une grande ouverture d'esprit. Ses membres investiguent chaque déclaration jusqu'au moment où les circonstances, telles la crédibilité et la capacité d'observation du témoin, semblent tout à fait sûres.
LE DOSSIER MINISTRIEL DE 1966
Le premier ministre Pearson déclare à son Cabinet que, compte tenu de l'intérêt que portent les membres de la presse et ceux du Parlement à la déclaration d'objets volants non identifiés, il demanderait aux ministres responsables de lui fournir un rapport indiquant les mesures prises, dans les dernières années, par suite de ces déclarations.
1967
Le ministère de la Défense nationale achemine ses dossiers au Conseil national de recherches. De l'avis général, la plupart des témoignages ne laissent présager aucune menace pour la sécurité nationale. Au contraire, nombre d'enquêtes portant sur les témoignages indiquent que les ovnis pourraient fournir une information scientifique exceptionnelle, ou encore une technologie avancée qui contribuerait à la recherche technique et scientifique. [« Unidentified Flying Objects (UFOs) - Investigations », septembre 1967]
Le ministère de la Défense nationale met l'accent sur trois déclarations et achemine ces dossiers non résolus au Conseil national de recherches. Il s'agit de la rencontre de Falcon Lake, des cercles de récolte (agroglyphes) de Duhamel et de l'atterrissage à Shag Harbour. Le ministère demande aussi qu'on l'informe de tout ce qui pourrait menacer la sécurité nationale. Divers ministères continuent de recevoir des déclarations.
1968
Le ministère de la Défense nationale reçoit, d'un Allemand qui se dit ingénieur en aéronautique, une lettre dans laquelle il déclare qu'en 1944 il a construit, avec d'autres scientifiques, un vaisseau semblable à une soucoupe volante qui devait servir « d'arme secrète à Hitler ». L'Aviation royale du Canada interroge cet homme et mène une enquête. De tels incidents illustrent des situations à propos desquelles le ministère a mené une enquête.
1970
La GRC continue d'enquêter sur des déclarations d'ovnis.
1978
Le dossier du ministère des Transports intitulé « Unidentified Flying Objects » (objets volants non identifiés) contient des renseignements sur les ovnis signalés entre 1976 et 1978.
La base de données du site comporte d'autres informations concernant les dossiers des ministères des Transports, de la Défense nationale et des Communications, ainsi que ceux de la Gendarmerie royale du Canada et du Conseil national de recherches.
ÉVÈNEMENTS
Shirley's Bay (Ontario)
Le projet Magnet, 1952
En 1950, l'ingénieur radio principal du ministère des Transports, Wilbert B. Smith, demande à ses supérieurs le droit d'utiliser un laboratoire et les installations extérieures du ministère afin de mener une étude sur les objets volants non identifiés (OVNI), et sur les principes physiques qui leur sont associés. Smith lance le projet Magnet dans le but d'étudier, entre autres, le phénomène magnétique qui, pense-t-il, devrait mener à une technologie nouvelle et fort utile.
Le projet repose sur les concepts du géomagnétisme et la conviction qu'il serait possible d'utiliser et de manipuler le champ magnétique terrestre pour propulser des engins. À partir d'expériences menées en novembre 1951, Smith conclut qu'on peut extraire du sol une énergie suffisante pour alimenter un voltmètre d'environ cinquante milliwatts. Smith croit avoir trouver une piste qui le mènera à une nouvelle technologie, et il est convaincu qu'une corrélation existe entre ses recherches et les enquêtes menées sur les ovnis :
"Les investigations actuelles qui tentent d'élucider la question des soucoupes volantes confirment l'existence d'une technologie différente […] La corrélation entre notre théorie de base et l'information sur les soucoupes dont on dispose s'apparente trop pour n'être qu'une simple coïncidence. [traduction] (Smith, Geo-Magnetics, Department of Transport, 21 novembre 1950)
Autant Smith que les représentants des autres ministères engagés dans cette affaire sont persuadés que le phénomène des ovnis pourrait être instructif. Les enquêtes portant sur le signalement d'ovnis et les entrevues menées auprès des témoins constituent l'amorce du projet Magnet.
Parallèlement au projet Magnet, des employés d'autres ministères mettent sur pied un comité exclusivement voué à l'étude des témoignages relatifs aux " soucoupes volantes ". Parrainé par le Conseil de recherches pour la défense et baptisé Second Story, ce comité se consacre à collectionner et à cataloguer les données provenant de déclarations d'ovnis, et à établir entre elles des corrélations. Ce comité a préparé un questionnaire et un guide d'instructions destiné aux enquêteurs. La méthode utilisée pour établir les rapports tend à vouloir réduire au minimum la part d'interprétation personnelle. Autrement dit, le comité a créé un facteur de pondération qui permet de mesurer la part probable de vérité comprise dans chaque témoignage. Smith classe en deux catégories la plupart des déclarations d'ovnis : il y a ceux sur lesquels on sait quelque chose, et ceux pour lesquels on ne dispose de presque pas d'information.
Dans le résumé d'un signalement effectué en 1952, Smith conclut en dégageant ces importantes caractéristiques :
Les soucoupes ont un diamètre d'au moins cent pieds, et se déplacent à une vitesse de plusieurs milliers de milles à l'heure. Elles peuvent voler à une altitude très supérieure à celle qu'atteignent les montgolfières ou avion traditionnels, et disposent d'une force et d'un pouvoir amplement suffisants pour accomplir toutes les manœuvres requises. [traduction] (Smith, Rapport sur le projet Magnet, 1952, p. 6)
Puis Smith termine en déclarant :
Compte tenu de ces facteurs, on ne peut comparer ces performances à celles obtenues grâce à notre technologie et, à moins qu'une nation sur la Terre soit, à notre insu, plus avancée, nous devons en conclure qu'il s'agit de véhicules extraterrestres, en dépit de nos convictions contraires. [traduction] (Smith, Rapport sur le projet Magnet, 1952, p. 6)
Smith évalue la possibilité d'étudier la technologie de ces engins et suggère que, dans la phase subséquente du projet Magnet, on doit tout mettre en œuvre pour susciter la maîtrise de cette technologie, dont tout le monde va bénéficier.
Avec en tête ces objectifs, Smith monte un observatoire à Shirley's Bay, en Ontario, à seize kilomètres d'Ottawa. Se fondant sur les conclusions tirées des déclarations de 1952, Smith pense que ces engins émettent des caractéristiques physiques mesurables. En octobre 1952, il installe un observatoire et tente de mesurer les perturbations sonores magnétiques ou radioélectriques. Les membres du projet Magnet étudient de nombreuses déclarations, mais le gouvernement met fin au projet en 1954.
Documents connexes :
Rapport sur le projet Magnet
Procès-verbal de la première réunion
Procès-verbal de la seconde réunion
Questionnaire
Vous trouverez plus d'informations sur le projet Magnet dans les procès-verbaux des séances tenues par le comité du projet Second Story, dans la base de données de la recherche.
Clan Lake (Territoires du Nord-Ouest), 22 juin 1960
Clan Lake et la petite communauté installée sur les berges du lac se trouvent dans une région éloignée des Territoires du Nord-Ouest, accessible uniquement par avion ou par bateau. Depuis de nombreuses générations, les habitants y vivent de la chasse, de la trappe et de la pêche. En 1960, un objet tombe dans le lac. Mais il se passe un mois avant qu'on ne fasse appel à la Gendarmerie royale du Canada (GRC), installée à Yellowknife, à une cinquantaine de kilomètres du village, pour enquêter.
Le 22 juin 1960, deux campeurs arrivent par avion à Clan Lake. Vingt minutes après le départ de l'appareil, les deux voyageurs entendent un bruit retentissant, semblable à celui que ferait un avion. Comme le bruit augmente, les campeurs scrutent le ciel, mais ils ne voient rien. Quelques secondes plus tard, un objet tombe du ciel dans l'eau. Au moment de l'impact, il exécute un mouvement rotatif et asperge les alentours. Les deux hommes n'aperçoivent aucune trace de vapeur signalant que l'objet dégage de la chaleur. Selon eux, l'objet mesure environ un mètre et demi de largeur, et il en sort des rayons semblables à des bras. Au moment où il perd de la vitesse, une vague d'eau submerge les campeurs sur le rivage, puis l'objet coule.
Les campeurs se précipitent en canot à l'endroit où a disparu l'objet; ils constatent que les roseaux semblent brûlés et qu'une zone d'environ 6 mètres sur 18 mètres semble avoir été « rasée ». Pagayant tout autour, ils découvrent au fond du lac un chenal qui correspond exactement à la piste tracée par l'herbe coupée. Les deux hommes n'arrivent cependant pas à retrouver l'objet à l'aide de leurs pagaies.
Un des campeurs dépose une déclaration à la GRC le 18 juillet, près d'un mois après l'incident. Le rapport indique que le témoin est bien connu dans le comté et qu'il est digne de confiance.
Documents connexes :
Rapport de la GRC du 19 juillet 1960
La GRC mène son enquête le 19 juillet 1960. Elle survole la région de Clan Lake. Il semble qu'un objet a effectivement atterri sur la rive est du lac. Sur une étendue d'eau d'environ 3,5 mètres sur 12 mètres, il n'y a plus d'herbes ni de roseaux. Dans ce couloir, l'eau semble aussi plus profonde.
Documents connexes :
Rapport de la GRC du 25 juillet 1960
Le 15 août 1960, un autre agent de la GRC prend la route qui mène au lac. Il constate que depuis la précédente inspection de la GRC, le niveau de l'eau a considérablement baissé. À l'endroit où l'objet a vraisemblablement amerri, l'eau atteint à peine 30 centimètres de profondeur. Les agents se fraient sans difficulté un chemin jusqu'à cet endroit et se servent de baguettes de métal pour sonder le fond du lac. Un compteur Geiger servant à détecter la présence de radiations indique un résultat négatif. Les agents ne repèrent aucun objet. Un géologue des environs se porte volontaire pour vérifier au magnétomètre la présence de tout objet de métal dans la région, une fois les eaux gelées, à l'automne.
Documents connexes :
Rapport de la GRC du 25 août 1960
À cette époque, la GRC demande à l'Aviation royale du Canada (ARC) de l'aider dans son enquête. Pour donner suite à une conversation téléphonique, la GRC fait parvenir une note de service au directeur du Renseignement aérien de l'ARC, datée du 16 août 1960, dans laquelle suggère que la question soulevée par cet incident relève davantage de l'ARC que de la GRC : la « description de l'objet est d'un grand intérêt, et toute cette histoire mérite l'attention d'une autorité telle que l'ARC, dont le personnel a les compétences pour s'occuper de cette affaire » [traduction].
Documents connexes :
Note de service du 16 août 1960
Le ministère de la Défense nationale répond le 23 septembre 1960; il confirme que l'objet ne correspond à aucun engin utilisé dans la recherche spatiale, d'autant qu'aucun rapport n'a été fait par un organisme de dépistage au Canada ou aux États-Unis. Le ministère conclut que les campeurs ont sans doute aperçu une météorite, dont la chaleur, lorsqu'elle heurte la Terre, peut indéniablement causer de la vapeur et brûler les herbes et les roseaux. Cependant, les témoins disent n'avoir aperçu aucune vapeur au moment où l'objet est tombé à l'eau.
Le Ministère recommande qu'un géologue de la région procède à une vérification au magnétomètre. Habitué à lire les instruments, il pourrait déterminer si des métaux résultant d'une fabrication gisent dans les environs. Enfin, même s'il ne craint pas que cet objet puisse menacer la sécurité nationale, le ministère de la Défense indique qu'il souhaite qu'on l'informe des résultats de l'enquête.
Documents connexes :
Lettre du 23 septembre 1960
Un document daté de presque un an plus tard indique que le plan établi pour qu'un géologue de la région procède à des vérifications au magnétomètre ne s'est pas réalisé. Le géologue, M. Brown, appelé à l'extérieur de la région, n'a pu faire ce travail. Le magnétomètre aurait été la meilleure façon de trouver l'objet. Le dossier de Clan Lake a été classé et l'on n'a jamais trouvé d'objet ni de météorite.
Documents connexes :
Lettre du 16 mai 1961
Falcon Lake (Manitoba), 20 mai 1967
Le vendredi 19 mai 1967, Stephen Michalak se prépare à entreprendre un voyage de prospection à Falcon Lake, au Manitoba, comme il le fait toujours en pareilles circonstances. Il emballe son équipement, et sa femme lui prépare un casse-croûte pour le lendemain. Arrivé à Falcon Lake, vers 21 h 30, il loue une chambre dans un motel puis, comme il le déclarera plus tard à la Gendarmerie royale du Canada (GRC), il prend un café au bar du motel.
Au matin du 20 mai, Michalak, qui s'est réveillé tôt, commence à prospecter une région qu'il tentera par la suite de garder secrète. Après avoir travaillé toute la matinée dans les buissons, aux alentours de Falcon Lake, il aperçoit une volée d'oies, scène usuelle du Manitoba rural, et s'installe, à 11 h, pour manger son casse-croûte.
Le vacarme des oies attire d'abord son attention. Levant les yeux, il aperçoit deux soucoupes volantes juste en face de lui. Tel qu'il le dira à la GRC, il s'agenouille, stupéfait, devant les deux engins.
Une des soucoupes a atterri à environ 30 mètres devant lui, et l'autre effectue un vol stationnaire à environ 3 mètres au-dessus du sol. Michalak évalue que l'objet en vol stationnaire mesure environ 9 mètres de diamètre.
Documents connexes :
Entrevue du 24 mai 1967
Le premier engin, qui demeure au sol durant quarante-cinq minutes, produit un vrombissement et change graduellement de couleur, passant du gris à l'argent. Puis un panneau s'ouvre et l'objet projette une brillante lumière violette. Michalak dit avoir entendu des voix à l'intérieur, qu'il interpelle en anglais, en allemand, en italien, en polonais, en ukrainien et en russe, sans obtenir de réponse. Au contraire, le panneau se referme vivement, comme si les passagers se sentent espionnés. Michalak étend le bras et touche l'engin au moment où celui-ci commence à tourner et à décoller, mais la pression de l'air chaud le repousse sur-le-champ. L'explosion enflamme ses vêtements et lui brûle la poitrine. Après avoir arraché ses vêtements, Michalak ressent un malaise. Il se met à vomir et note que de l'intérieur de son corps provient une odeur de métal, comme celle qui se dégagerait d'un moteur ou d'un fil électrique en feu.
Sentant son état se dégrader rapidement, Michalak se dirige vers l'autoroute et arrête un véhicule de la GRC. Sur le moment, il refuse tout soin médical de l'agent, mais il retourne par la suite au détachement de la GRC et demande à voir un médecin. Apprenant qu'aucun médecin ne pratique dans la région, il prend un autobus et retourne à Winnipeg.
Documents connexes :
Rapport de la GRC sur l'incident de Falcon Lake
Michalak rentre chez lui, et aussitôt son fils l'emmène à l'hôpital. Il ne dévoilera pas au médecin que la brûlure lui a été infligée par un objet volant non identifié (ovni), mais il déclare avoir été brûlé par les gaz d'échappement d'un avion. Michalak consulte également son médecin de famille, se plaignant d'avoir perdu l'appétit; après cette épreuve, il maigrit rapidement.
Le 26 mai 1967, C.J. Davis, de la GRC, interroge Michalak. Il décrit les traces de la brûlure visibles sur la poitrine du témoin comme une large brûlure qui s'étend sur une zone de près 30 centimètres de diamètre, qui est couperosée et qui montre des plaques de peau intacte à l'intérieur de la partie brûlée.
Rapport de Documents la GRC du 26 mai 1967
À ce moment-là, les autorités s'intéressent beaucoup à cet incident. Certains aspects du récit de Michalak s'expliquent difficilement, telle la brûlure sur sa poitrine. Le 31 mai, les agents de la GRC tentent de retrouver, seuls, le lieu d'atterrissage de l'ovni, afin de poursuivre leur enquête; mais ils n'y réussissent pas.
Documents connexes :
Rapport de la GRC du 26 juin 1967
Le 1er juin 1967, les agents accompagnent Michalak à Falcon Lake afin de mener une nouvelle recherche, mais celui-ci ne réussit pas à trouver l'emplacement. Sa crédibilité est alors davantage mise en doute, d'autant que la GRC découvre, dans le récit du témoin, un autre fait divergent : au contraire de ses dires, Michalak n'a pas pris un café au bar du motel mais plutôt, selon le barman, quelques bières.
Documents connexes :
Rapport de la GRC du 18 juin 1967
La GRC décide alors de clore le dossier jusqu'à ce que Michalak puisse retrouver le lieu d'atterrissage. Cependant, le 26 juin, le dossier est rouvert. Le témoin déclare avoir retrouvé l'endroit par lui-même, et il a récupéré des objets abandonnés sur les lieux, notamment ses vêtements brûlés, un ruban d'acier, ainsi que quelques pierres et des échantillons de terre.
Documents connexes :
Rapport de la GRC du 10 août 1967
Bissky, chef de l'escouade de la GRC, rend visite à Michalak le 26 juin au soir; il obtient de lui les échantillons rapportés du lieu d'atterrissage et les envoie analyser, avec les vêtements et le ruban d'acier, afin de déterminer l'éventuelle présence de matière radioactive. Le 24 juillet, les résultats des tests sont expédiés à la GRC, accompagnés d'une note de service qui spécifie ce qui suit : « OVNI rapporté par Stephen Michalak. Les tests en laboratoire indiquent que l'échantillon de terre révèle un haut degré de radioactivité. Le service du ministère de la Santé et du Bien-être chargé de la protection contre les radiations craint d'autres explosions si les déplacements dans cette zone ne sont pas interdits. » [traduction]
Documents connexes :
Note de service du 24 juillet 1967
Le 25 juillet, le laboratoire envoie les résultats d'un second test à la GRC. Le ministère de la Santé et du Bien-être précise qu'il enverra à Winnipeg un représentant chargé de mener une enquête, M. Hunt.
Documents connexes :
Note de service du 25 juillet 1967
Le soir du 27 juillet 1967, Michalak reçoit la visite de MM. Hunt, Bissky (chef de l'escouade) et C.J. Davis, qui l'informent que le laboratoire a détecté la présence de matière radioactive. Michalak accepte d'accompagner les trois hommes, le lendemain, sur les lieux de l'incident. Ils s'y rendent dans l'après-midi du 28 juillet, mais plus aucune trace n'est visible, sauf un demi-cercle de quatre mètres et demi de diamètre, où la mousse sur la pierre semble avoir été enlevée. M. Hunt enregistre des radiations dans le dénivellement d'une pierre au centre du lieu d'atterrissage. Les inspecteurs ne relèvent aucune trace de radiation dans le périmètre extérieur du cercle, ni dans la mousse ou l'herbe qui poussent sous la portion surélevée de la roche. La matière radioactive trouvée dans la dénivellation est du radium 226, un isotope largement utilisé dans le commerce, et qu'on trouve également dans les déchets de réacteurs nucléaires. Comme la contamination au sol est infime, M. Hunt décide que la région ne présente aucun danger pour qui voudrait s'y rendre.
Documents connexes :
Rapport de la GRC du 10 août 1967
Rapport de M. Hunt du 13 septembre 1967
Le ministère de la Défense nationale classe l'affaire de Falcon Lake dans les dossiers non résolus. Stephen Michalak a publié un livre relatant son expérience, mais il déclare n'avoir pas profité économiquement de son aventure.
Documents connexes :
Lettre du ministère de la Défense nationale
Date de dernière mise à jour : 20/01/2024